Many times we play dead
Détruire. Tu vois dans le miroir une femme qui te regarde et ne te tue pas : tu écoutes. Je me demande ce que tu entends. Tu dis : je suis un sac percé qui respire vide. As-tu mal ? Tu as mal. Tu ne dors plus. Tu ne dors pas. Alors, une à une, tes vertèbres s’inclinent et se brisent. Le sol est un canot de sauvetage qui s’éloigne et te laisse là, avec des plaies à jeter et des odeurs malades où enfouir les épaules et le cou, si beau le cou, la nuque laiteuse qui se déverse d’un sein majestueux, le grand sein de Babylone prostituée. La nuque, le cou, les épaules… la taille fine, tout devient pendule, ta peau, avant-arrière, est une petite bête en nage. Tes langues à n’en plus finir enfoncées dans chaque nuit, dans chaque sommeil. La langue mangée pour se nourrir un peu, les langes d’aucun nourrisson venu sans s’écraser comme une tête se projette, pieds devant, hors des trains à vapeur et contre les murs, la grande fissure des chairs. Mais tu auras la pitié d’un regard qui salit. Le regard coulant. Le grand bain de goudron pour les sexes affamés.
Copyright Annie Darveau, Tous droits réservés.
21.08.2007
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